Qu’est-ce que la Mission ?


Chapitre 1 – Qu’est-ce que la Mission ?

La Mission commence et s’accomplit dans l’ADORATION

De nos jours, l’idée de la mission a une mauvaise réputation. Trop souvent, nos yeux sont fixés sur les problèmes au lieu de contempler la puissance et la promesse de Dieu. Comme les espions envoyés à la découverte de Canaan (Nombres 13), nous voyons plutôt les ‘géants’ que la terre promise. Les mots tels que ‘démodée’, ‘ennuyeuse’, ‘coloniale’, ‘pauvreté’, ‘dur labeur’, sont souvent dans l’esprit de celui qui réfléchit sur l’idée de la mission aujourd’hui. Nous oublions la splendeur, la puissance et la gloire de Celui qui a ‘inventé’ la mission, réduisant l’image de Dieu à celle d’un petit ouvrier paniqué devant l’impossibilité de sa tâche. L’enseignant américain A.W. Tozer nous a averti du danger de ‘minimiser’ Dieu devant la tâche missionnaire.
“Souvent, nous représentons Dieu comme un gentil père, occupé, tellement frustré qu’il court à droite et à gauche, cherchant vainement de l’aide pour Son projet de paix et de salut pour le monde… Trop d’appels missionnaires semblent être basés sur cette idée de la frustration d’un Dieu tout puissant!” (1)
Loin d’être frustré, Dieu “poursuit, avec une passion omnipotente, son dessein global de ‘récolter’ une foule d’adorateurs de chaque tribu, langue et nation. Il possède un enthousiasme inépuisable pour la suprématie de Son nom parmi les nations” (2)
Le but ultime de l’Eglise est l’adoration et la mission trouve son dynamisme et sa raison d’être en plongeant ses racines dans ce même courant d’adoration. La mission commence et s’accomplit dans l’adoration!
Nous avons l’habitude de citer Matthieu 28(18-20) comme le grand ‘mandat missionnaire’. La mission trouve ses origines déjà dans le livre de la Genèse (voir chapitre Base Biblique de la Mission) et la réalité de la mission néo-testamentaire débute sur cette montagne en Galilée avec une poignée de disciples.
“Allez, faites de toutes les nations des disciples…”
Jésus promet sa puissance et sa présence pour son ‘Eglise en marche’. Ces versets nous préparent et nous poussent à l’action. Cependant, avant d’aller jusqu’au bout du monde, nous ferions mieux de nous arrêter un peu pour lire davantage le récit. Nous oublions souvent le verset 17 :
“Quand ils le virent, ils adorèrent…”

La révélation et l’adoration précèdent la mission et l’imprègnent de la vie de Jésus. La mission commence dans l’adoration. Normalement, chaque missionnaire devrait être ‘saturé’ de la présence de Dieu avant de partir.
Faisons maintenant un saut jusque dans le livre de l’Apocalypse 7(9) et (11):
“Après cela, je regardai, et voici une grande foule que nul ne pouvait compter, de toutes nations, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues…; ils tombèrent la face contre terre devant le trône et ils adorèrent Dieu…”
Jean nous ouvre une fenêtre prophétique de l’accomplissement des temps. Au cœur de cela, nous assistons à une adoration ‘multiethnique’, des milliers de personnes se prosternent devant l’Agneau immolé, le lion de la tribu de Juda.
La mission s’accomplit dans l’adoration.
Ce ‘fil doré’ de l’adoration est tissé au travers de la vraie histoire de la mission et tissé également dans le cœur de chaque missionnaire appelé de Dieu. C’est l’adoration qui donne la liberté à la mission et qui l’établit pleinement dans le Corps de Christ.
“Les peuples te célèbrent , ô Dieu!
Tous les peuples te célèbrent.” Ps 67(4)(6)
“L’Eternel règne que la terre soit dans l’allégresse, Que les îles nombreuses se réjouissent!” Ps 97(1)
Mission = PRIERE
Le roi David, homme selon le cœur de Dieu, était également prophète. Dans ses moments d’adoration, il était capable de comprendre les mystères du dessein de Dieu. “… il a prévu par ses paroles la résurrection du Christ …” Actes 2(31). Un jour, une fenêtre s’est ouverte dans le ciel et il a entendu une conversation céleste, divine. Un Père parlait à Son Fils :
“Je publierai le décret de l’Eternel
Il m’a dit : Tu es mon fils!
C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui.
Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Et pour possession les extrémités de la terre…” Ps 2(8)
Dans “l’aujourd’hui” de l’éternité, il y a incarnation (je t’ai engendré) et prière pour les nations (Demande-moi…).
Si Dieu désire que Son propre fils lui demande les nations, à combien plus forte raison, il veut entendre son Eglise lui parler en faveur des peuples de la terre. Chaque chrétien qui prie est un missionnaire à genoux. La prière (souvent secrète et cachée) devient le plus grand ministère qu’un homme (ou une femme) puisse posséder. Elle traverse les frontières, touche les peuples non-atteints, ébranle les puissances démoniaques et apporte un réveil sur une nation.
“La prière agissante du juste a une grande efficacité…” Jacques 5(16)
Quelquefois, ‘la mission’ semble être si loin, au delà de nos simples capacités d’humbles chrétiens. Cependant, la mission est aussi près de vous que votre prochaine prière. Osez devenir un missionnaire à genoux! Plus tard, nous étudierons ensemble quelques principes de la prière, (voir chapitre sur la prière) mais, pour l’instant, suivons Jésus en devenant une prière.
“Mais moi (je recours à la) prière.” Ps 109(4b)
(Littéralement – Moi, prière!)
La vraie prière ne nous pousse pas simplement à dire des paroles, mais à devenir nos paroles. Osons incarner nos prières pour les nations. Nous devenons ainsi une force missionnaire. Tous les ‘grands missionnaires’ des siècles derniers tels que William Carey, Hudson Taylor, Praying Hyde, Lotti Moon, Gladys Aylwood, Charles De Foucault, étaient des hommes et des femmes de prière. Plus récemment, nous avons des témoignages de gens comme John Mulinde d’Ouganda et Paul Yonghi Cho de Corée qui, par leurs prières et jeûnes, ont pu transformer leurs nations en devenant également une lumière pour d’autres pays.
Que Dieu ouvre nos yeux pour que l’on voie la réalité de la prière comme l’identité centrale de la mission.
Mission = SACRIFICE
Le célèbre pasteur luthérien Bonhoeffer a dit :
“Quand Dieu appelle un homme, Il lui demande de venir mourir.”
et la ‘confession d’Augsbourg’ a défini l’Eglise comme une communauté de ceux
“qui sont persécutés et deviennent martyrs pour la cause de l’Evangile.”
Jésus Lui-même n’a jamais caché le prix attaché à cet appel à le suivre :
“Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive …” Luc 9(23)
L’apôtre Paul, déjà joyeusement chargé de sa croix dans le service pour son Seigneur, ajoute :

“Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable…” Romains 12(1)
Etre un SACRIFICE VIVANT, brûlant, disponible pour le Seigneur.
L’histoire des missions nous montre clairement ‘le privilège’ du sacrifice où plusieurs ont suivi Jésus vers ‘une croix’ – “en vue de la joie qui leur a été proposée…” Hébreux 12(2) et qui ont obtenu “une résurrection meilleure.” Hébreux 11(35)
Un des ‘pères’ de l’Eglise, Eusèbe, nous parle des premiers martyrs à Lyon, torturés dans les arènes à cause de leur amour pour Jésus. Plus récemment, nous avons les témoignages venant de Chine et du Soudan où plusieurs (et souvent des jeunes adolescentes), donnent l’ultime prix pour Jésus.
Il existe également ceux qui, sans devenir martyrs dans leur chair, ont sacrifié leur vie sur l’autel du service et de la prière. Je pense souvent à ceux qui donnent leur vie en traduisant la Bible dans une langue inconnue parmi les peuples non-atteints, ou à ceux qui servent dans des bureaux ou des garages, loin de la ‘gloire de la chaire’. Je pense également aux mamans missionnaires, élevant leurs jeunes enfants, se donnant à une famille, aux handicapés, luttant pour trouver leur place dans la société, mais ‘héros dans la prière’. La France a aussi connu des personnes comme Madame Guyon, un ‘sacrifice vivant’, qui par ses prières a influencé la destinée d’une nation, ainsi que Marie Durand, emprisonnée dans la tour de Constance, qui a également trouvé la perle précieuse d’une communion cachée avec son Maître, résistant aux tentations du diable afin de ne pas compromettre sa foi.
Le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni plus grand que ceux qui l’ont précédé. Pour servir le Seigneur dans ce troisième millénaire, dans un monde précaire et dangereux, souvent hostile à l’Evangile, il vaux mieux se préparer à l’idée du sacrifice. La croix est une joyeuse réalité de la vie chrétienne. Comme l’apôtre Pierre l’a dit :
“Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez- vous de la même pensée…” 1 Pierre 4(1)
Cependant, avec la souffrance et le sacrifice, il y a une promesse de gloire, car
“…j’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous …” Romains 8(18)
Mission = sacrifice. Mission = prière. Mission = worship.
Nous allons revenir davantage sur ces trois ‘réalités’ de la mission. Essentiellement, elles touchent le domaine du ‘cœur’ et notre relation avec Jésus plutôt que l’activité. Il faut ‘être’ avant de ‘faire’! Cependant, il faut aussi FAIRE.

Nous allons considérer deux autres définitions de la mission qui nous poussent à l’action.
La Mission est motivée par la vérité biblique que “…le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.”
Actes 4(12)
Jésus, le Fils de Dieu, celui qui a vécu une vie parfaite, qui est mort comme victime expiatoire sur la croix, qui a versé son sang pour le pardon des pécheurs, qui est ressuscité d’entre les morts, est le SEUL CHEMIN QUI MENE AU SALUT. Il est unique, incontournable.
Le monde actuel n’aime pas cette vérité étroite! ‘Nous irons tous au paradis’ dit la chanson bien connue! Malheureusement, comme dans le jardin d’Eden, Satan n’a pas peur de mentir pour séduire.
“Vous ne mourrez pas du tout!” Genèse 3(4)
Au contraire, à cause de notre péché, nous mourrons tous et nous n’irons pas au paradis!
“Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ Jésus notre Seigneur;” Romains 6(23)
Jésus est le don de Dieu qui nous sauve. Seuls ceux qui croient en Jésus iront au paradis.
“C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu…” Ephésiens 2(8)
Matthieu 25(41) nous parle du jugement des nations,
“Retirez vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges…”
et l’apôtre Paul signale que Jésus revient
“…au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour juste châtiment une ruine éternelle loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force…” 2 Thessaloniciens 1(8-9)
Ces vérités bibliques nous dérangent! Nous préfèrerions la ‘passivité’ d’un universalisme bon marché (c’est-à-dire, nous irons tous au paradis!) qui dilue la mission et la réduit à une simple œuvre sociale et humaniste. La mission est une question de vie ou de mort éternelle pour des milliers de personnes qui n’ont pas encore entendu parler de l’œuvre rédemptrice de Christ. Alors que tant de livres et de spéculations ont été écrits sur la deuxième venue de Christ, il existe encore des milliers de personnes ne sachant même pas que Jésus est venu pour la première fois!
“Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils parler de lui, sans prédicateurs ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs s’ils ne sont pas envoyés ? selon qu’il est écrit :
Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles.” Romains 10(14-15)
Quelle responsabilité pour nous! “Qui est suffisant pour ces choses ?” (2 Corinthiens 2(16)). Que les cris de ceux qui attendent notre message nous motivent pour la mission et que nos pieds soient chaussés de l’Evangile. Comme Esaïe, devant la gloire et la sainteté de Dieu, que nos oreilles entendent la voix de Dieu dire :
“Qui enverrai-je,
Et qui marchera pour nous ?
et que nos cœurs et nos bouches répondent :
“Me voici, envoie-moi.” Esaïe 6(8)
La Mission cherche à mettre la priorité sur les peuples non-atteints
Dans la Bible, le mot pour ‘nation’ vient du mot grec ‘ethnos’ – ‘ethnie’ en français. Dans le fameux passage de Matthieu 28(19), nous avons ce mot au pluriel :
“panta ta ethnë” – toutes les nations!
Dieu désire qu’on évangélise tous les ‘groupes ethniques’ de la terre, et non seulement ‘un pays’. Prenons comme exemple le Burkina Faso. On compte environ 20% de chrétiens. On pourrait alors constater que le pays est bien évangélisé. Cependant, si nous prenons plutôt une perspective ethnique, nous constatons que la plupart des conversions sont parmi le peuple mossi. Ceci laisse plus de 28 autres groupes ethniques sans témoignage, dont 13 musulmans. Par exemple, les Sonike, Jula, Tuareg et Fulani restent toujours “non-atteints” par l’Evangile. L’ordre biblique nous exhorte à regarder plus loin qu’un ‘pays’, pour voir chaque peuple. Le Seigneur lui- même, lie son retour à cette réalité d’évangéliser tous les groupes ethniques.
“Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin…”
Matthieu 24(14)

L’exigence d’évangéliser ‘les ethnies’ nous met devant deux difficultés principales. La première est celle d’une BARRIERE CULTURELLE. Le missionnaire doit apprendre une autre langue, d’autres coutumes et traditions. Il doit changer sa propre ‘vue du monde’ pour s’identifier aux gens qui voient le monde d’une autre manière. Par exemple, un Européen élevé dans un monde ‘matérialiste’ a souvent de la peine à comprendre ‘une vue du monde’ animiste où la barrière entre le naturel et le surnaturel n’existe pas. Il faut beaucoup d’humilité pour vivre tout cela. ‘Incarner’ l’Evangile parmi un peuple non-atteint nous aide à vivre l’humilité de Christ,
“Lui, dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort de la croix…” Philippiens 2(5-8)
Le missionnaire est celui qui traverse une barrière culturelle.
Ceci n’est que la première difficulté. Il faut également traverser une BARRIERE SPIRITUELLE.
La plupart des peuples non-atteints se trouvent dans les pays où l’Islam, le Bouddhisme, l’Hindouisme ou l’animisme règnent. Ils représentent ‘d’autres dieux’ qui ont pris la place du seul vrai Dieu, aveuglant des milliers de cœurs et pensées, modelant les cultures pour créer une résistance contre l’Evangile. Souvent, l’Evangile n’a même pas été prêché une seule fois dans ces zones. Lorsque l’Evangile est prêché (ou incarné), une “confrontation de puissances” se déclenche, d’où la nécessité pour le missionnaire de persévérer dans la prière et le jeûne. Il faut obtenir une percée dans les lieux célestes, afin que l’Evangile pénètre les cœurs endurcis. Le jeûne et la prière de Daniel (voir Daniel 9) illustrent bien ce principe de ‘lutte spirituelle’ et le ‘missionnaire’ Paul souligne cette réalité dans Ephésiens 6(10-13) :
“Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force souveraine. Revêtez- vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté…”
Le travail et la prière d’équipe sont essentiels pour ces zones ‘pionnières’ qui se trouvent pour la plupart dans la fenêtre 10/40 – nom donné par les ‘missiologues’ pour désigner cette partie du monde entre les lignes de latitude 10° et 40°, où habite la plupart des personnes non-atteintes du monde. Nous parlons également de la fenêtre 40/70 qui touche l’Europe et “la route de la soie”. On classifie comme “non-atteint” là où il n’existe pas une communauté vivante de croyants indigènes capable (ressources et personnel) d’évangéliser leur propre peuple sans aide de l’extérieur.

Il faut également mentionner certains pays d’Europe qui ont perdu leur héritage chrétien pour retourner à un paganisme ‘nouvel âge’. Dans notre monde moderne, on n’a pas toujours besoin de prendre un avion ni un bateau pour trouver une barrière culturelle ou spirituelle. Quelquefois, il suffit simplement de parler à notre voisin!
Les gens restent ‘non-atteints’ à cause d’une autre barrière. La BARRIERE DE NOTRE PROPRE CRAINTE. Trop souvent, nous avons peur de partager l’Evangile. Peur d’être rejeté, peur des conséquences. Prions Jésus pour que la foi remplace la peur et que l’amour parfait de Christ bannisse la crainte! (1Jean 4(18)).
Pour terminer cette partie, il est nécessaire de soulever un autre élément pour toucher les nations. Tout en reconnaissant les barrières, il ne serait pas sans valeur de déceler aussi le plan de Dieu ou la destinée que Dieu a réservé pour chaque nation. Matthieu 25(34), en parlant des nations, dit :
“Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde…”
Certains parlent d’un ‘dessein rédempteur’ et ‘un don rédempteur’ pour chaque nation et nous encouragent à chercher ce dessein dans la prière. Tout en écartant des exemples non-bibliques triomphalistes, je pense néanmoins que nous ferions du progrès en considérant cet aspect de la destinée d’une nation. Il y a deux ans, je me trouvais en République Centrafricaine. Le pays passait par un moment difficile et il y avait de vrais problèmes. Cependant, au milieu de ces difficultés, le Seigneur nous a poussés à prier pour que la République Centrafricaine devienne une lumière pour les nations. Le mot ‘générosité’ est aussi venu en pensant à tout ce que le Seigneur avait investi dans la nation. Une générosité sans doute contestée et déformée par l’ennemi en pauvreté et jalousie. Cependant, on voyait aux racines, une abondance dans la création (paysages et forêts magnifiques, richesses du sol) et une générosité du cœur (rires, partages, etc) de l’habitant. Nous avons prié que l’Eglise soit capable de manifester de plus en plus ces aspects positifs.
Je pense que chaque nation trouve son ultime destinée en étant greffée dans la promesse que Dieu a faite à Abraham :
“Toutes les familles de la terre
Seront bénies en toi …” Genèse 12(3)
“…pour les païens, la bénédiction d’Abraham se trouve en Jésus-Christ…” Galates 3(8)
Même un petit noyau de fidèles peut transformer la destinée d’une nation. Pour “dix hommes justes” Dieu aurait épargné Sodome! Genèse 18(32).
L’essentiel est de passer à l’action. Le monde non-atteint nous attend. A vous de jouer…

La Mission est “une belle chose” pour Jésus
(étude de Marc 14(3-9))
Souvent, en pensant à la mission, nous avons l’idée qu’il faut une grande organisation et beaucoup de sous! Nous nous sentons tout petit devant l’immensité de la tâche. Nous nous perdons dans les statistiques et la géographie! Notre réalité quotidienne, les repas à préparer, les autres routines monotones nous éloignent de “la grande aventure” de la mission. Cependant, Jésus nous rencontre dans nos réalités quotidiennes et il nous montre que l’on peut INFLUENCER LE MONDE A PARTIR DE NOS REALITES LOCALES. Comment ? En voyant ces trois aspects de la mission que sont ADORATION, PRIERE et SACRIFICE. Jésus montre comment la valeur d’un sacrifice pour lui dans le quotidien de nos vies influence le monde. Marc 14(9) est un verset missionnaire trop souvent négligé.
“En vérité, je vous le dis, partout où la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait.”
Jésus était dans un contexte familial – ‘à table’. Nous découvrons ‘une femme’. Son acte a influencé les nations. Pas parce qu’on doit expliquer ce qu’elle a fait comme faisant partie de l’Evangile, mais parce que son acte a illustré parfaitement L’ESPRIT DE LA MISSION. L’esprit du sacrifice. Si son acte touche le “monde entier”, il est important de regarder ce qu’elle a fait!
Elle n’avait qu’un petit vase d’albâtre rempli d’un parfum pur. Nous aussi, nous n’avons que nos petits vases d’argiles à offrir à notre maître. (2 Corinthiens 4(7)). En Apocalypse 8(4), le parfum était lié aux prières des saints.
Son parfum avait un grand prix, trois cents deniers – une année de salaire! Il représentait sans doute l’héritage familial, sa sécurité pour l’avenir et pourquoi pas, même sa dot pour un éventuel jour de mariage ?
D’un geste quasi scandaleux, elle brisa le vase pour répandre le parfum sur la tête de Jésus, remplissant ainsi la maison d’une fragrance de vie (2 Corinthiens 2(14-16)). L’Esprit de la mission est un esprit de BRISEMENT. Mais au-delà de cela, l’odeur de ce beau parfum nous témoigne d’un AMOUR EXTRAVAGANT. Un amour total, sans réserve, qui suscite l’indignation. Qu’en est-il pour nous ? Avons-nous perdu notre premier amour ? (Apocalypse 2(4)). Cherchons-nous les ‘petites pièces’ pour l’offrande missionnaire ? Combien de temps Jésus mérite-t-il dans nos vies de prière ?
C’est une honte que, si souvent, notre christianisme soit si avare, si peu passionné envers son Bien-Aimé Jésus. Les yeux de certains étaient sur les sous, mais Jésus était touché par l’extravagance du geste de cette femme. L’extravagance de son sacrifice.
LA MISSION N’EST PAS UNE QUESTION DE SOUS, MAIS UNE EXPRESSION D’AMOUR EXTRAVAGANT.

Le dictionnaire définit le mot extravagant de la manière suivante :
“Qui sort des limites du bon sens…déraisonnable.”
On est tellement sensé, tellement sage. Notre passion pour Jésus est parfaitement camouflée par les limites de notre bon sens! Et personne n’ose ‘se briser’ sur l’autel de la mission.
Bien sûr, je ne parle pas de “faire des bêtises” et il faut la sagesse de Dieu, pas la sagesse de l’homme. Je désire seulement oser demander un peu de folie dans notre amour!
“Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes…” 1 Corinthiens 1(25)
Et la folie de Dieu s’est pleinement manifestée sur la croix, où Il
“…n’a pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous…”
Quelle extravagance de la part de Dieu! Est-ce que nous l’avons vue ? Est-ce que cela a touché nos cœurs ? Est-ce que nous osons être généreux en retour ? Pas pour gagner une faveur, ni par devoir, mais comme expression naturelle et spontanée de notre amour et reconnaissance.
Le vrai service, la vraie consécration suscite toujours deux questions. Cette femme les a entendues et sans doute, tous ceux qui se livrent à un amour ‘dépassant le bon sens’ les entendent également.
“A quoi bon cette perte…”
“On aurait pu…”. Matthieu 26(8)
A quoi bon PRIER… – On aurait pu bavarder, regarder la télévision, lire le journal, jouer avec les enfants, etc…
A quoi bon DONNER de l’argent… (qui serait volontaire pour donner une année de salaire!) – On aurait pu se payer de bonnes vacances, acheter une nouvelle voiture, etc…
A quoi bon ADORER DIEU le dimanche au culte…- On aurait pu faire un petit jogging ou faire la grâce matinée.
Imaginons un moment la scène quand Jésus est mort sur la croix. Imaginons un pharisien passant près de là. Il regarde de loin vers la croix. “C’est qui ?…”. Scrutant davantage la scène, il constate que c’est Jésus. “Oh! Jésus…Quel jeune homme plein de promesses, beau, intelligent. Je me souviens lorsqu’il avait douze ans. Quelle connaissance des Ecritures, il nous confondait tous ce jour là, par ses connaissances de la loi… Et maintenant – Lui, sur la croix, nu, humilié, saignant. Quel avenir gâché. A quoi bon cette perte! Il aurait pu devenir le souverain sacrificateur…”

Et, perdu dans ses pensées, il continue sa route…
Voici la question! A quoi bon cette perte ? Du corps brisé de Jésus, un parfum de salut s’est dégagé, remplissant le monde d’une fragrance de vie et d’espérance.
L’esprit de la mission, c’est l’esprit du sacrifice.
Et d’autres jeunes hommes ont suivi Jésus. Charles Studd – éduqué à l’université de Cambridge, héritier d’une fortune. Il a tout laissé pour servir Dieu en Chine, aux Indes et en Afrique. A quoi bon cette perte ?
Au 18ème siècle, deux jeunes missionnaires désiraient atteindre les esclaves d’Amérique du Sud. Ils se sont vendus eux-mêmes comme esclaves pour les atteindre. Scandalisés, les gens leur ont demandé pourquoi faire une telle folie. Ils ont répondu : “…afin que l’agneau immolé ait la pleine récompense de sa souffrance…”
A quoi bon se sacrifier ? On doit mourir de toute façon! La mission n’est pas une question de sous, mais de qualité de NOTRE SACRIFICE.
Et l’échec dans tout cela ? Vous savez, la mission n’est pas une question de réussite et de succès. Suivre Jésus… c’est le but, dans les bons et les mauvais jours.
Il y a quelques années, j’avais la responsabilité d’un couple missionnaire en Algérie. La vie n’était pas facile à cette époque dans ce pays. Après des années de prières et de souffrances, ils ont dû quitter le pays. Ils n’ont pas vu un grand réveil… et ils étaient brisés et découragés.
Sans doute, de retour chez eux, ils ont du faire face à ce sentiment d’échec et de culpabilité. De nos jours, on n’aime que les héros, même parfois, dans l’Eglise! Nous voulons des résultats. Nous préférons travailler là où il y a le réveil, plutôt que là où il y a la persécution. (Souvent, les deux se trouvent au même endroit!). Peut-être, en lisant ces lignes, vous identifiez-vous avec ‘ceux qui ont échoués, ceux qui sont brisés, ceux qui ont perdu leur temps, perdu leur santé, leurs enfants ou leur famille’. Certains ‘perdent leur temps’ dans des années de travail en apprenant des langues difficiles, d’autres perdent leur sommeil, passant la nuit dans les larmes d’intercession. D’autres ‘perdent leur temps’ en servant dans des cuisines, bureaux, jardins, garages, etc. Je salue ici les efforts de nos amis de la mission “La Porte Ouverte”, qui m’ont montré concrètement cet esprit de service et de sacrifice au quotidien!
Pour tous ceux qui ‘ont perdu’ quelque chose pour Jésus, n’écoutez pas les voix négatives du monde et de la religion, écoutez plutôt la voix de Jésus qui vous dit, comme à cette femme :
“…Elle a fait une belle chose à mon égard…” Marc 14(6)
La mission consiste à faire une belle chose pour Jésus.

Notre appel est à lui seul. Notre service est pour sa seule gloire.
Nos Eglises, nos organisations missionnaires, nos finances et lieux de travail n’ont qu’une importance secondaire.
Osez apporter vos vases d’albâtre à Jésus.
Perdez votre vie dans l’adoration,
Perdez votre vie dans la prière,
Perdez votre vie dans le sacrifice,
“…et partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier,”

VOUS AUREZ VOTRE PART.

1) Piper J. – traduit du livre “Let the Nations Be Glad”. Inter-Varsity Press. England 1993, p. 12
Ce livre a été un élément catalyseur pour certaines idées exprimées dans ce chapitre. “Missions
begins and ends in worship” est sa phrase – p. 11

2) Piper J. – “Let the Nations be Glad” p. 38

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